Publications des chercheurs de PSE

The COVID-19 pandemic, its impact on the global economy, and current delays in the negotiation of the post-2020 global biodiversity agenda of the Convention on Biological Diversity heighten the urgency to build back better for biodiversity, sustainability, and well-being. In 2019 the Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services (IPBES) concluded that addressing biodiversity loss requires a transformative change of the global economic system. Drawing on the IPBES findings, this policy perspective discusses actions in four priority areas to inform the post-2020 agenda: (1) Increasing funding for conservation; (2) redirecting incentives for sustainability; (3) creating an enabling regulatory environment; and (4) reforming metrics to assess biodiversity impacts and progress toward sustainable and just goals. As the COVID-19 pandemic has made clear, and the negotiations for the post-2020 agenda have emphasized, governments are indispensable in guiding economic systems and must take an active role in transformations, along with businesses and civil society. These key actors must work together to implement actions that combine short-term impacts with structural change to shift economic systems away from a fixation with growth toward human and ecological well-being. The four priority areas discussed here provide opportunities for the post-2020 agenda to do so.

We live in a time of pressing planetary challenges, many of which threaten catastrophic change to the natural environment and require massive and novel coordinated scientific and societal efforts on an unprecedented scale. Universities and other academic institutions have the opportunity and responsibility to assume a leading role in an era when the destiny of the planet is precisely in the hands of human beings. Drawing on the Planetary Health project promoted by the Rockefeller Foundation and The Lancet, Pompeu Fabra University launched in 2018 the Planetary Wellbeing Initiative, a long-term institutional strategy also animated by the United Nations Sustainable Development Goals (SDGs). Planetary Wellbeing might be defined as the highest attainable standard of wellbeing for human and non-human beings and their social and natural systems. Developing the potential of these new concepts involves a substantial theoretical and empirical effort in many different fields, all of them interrelated by the crosscutting challenges of global complexity, interdisciplinarity, and urgency. Close collaboration of science, humanities, and culture is more desperately needed now than ever before in the history of humankind.

L'expérience de la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), dans laquelle 150 citoyen·nes tiré·es au sort ont travaillé pendant sept sessions de trois jours (plus deux à distance) d'octobre 2019 à juin 2020, et rendu leurs 149 propositions au Président de la République en juin 2020 pour parvenir à « réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d'ici 2030 dans un esprit de justice sociale », est un exercice démocratique inédit tant par son ambition que son ampleur. La CCC a fait l'objet d'un dispositif original de suivi. Suite à un appel à manifestation d’intérêt lancé début septembre 2019 par le Comité de gouvernance, une quarantaine de chercheuses et chercheurs se sont engagé·es individuellement ou par équipe dans l'observation directe de l’ensemble des modalités de travail de la CCC. Ce collectif très pluridisciplinaire a rassemblé des chercheuses et chercheurs en sciences sociales s’intéressant à l’objet même de la Convention – la réduction des émissions de gaz à effet de serre –, à ses modalités et à ses résultats en termes de politiques climatiques ou d’exercice démocratique, aux conditions sociopolitiques de son émergence et de prise en compte de ses résultats, à la capacité de citoyen·nes de juger d'arbitrages sur lesquels butent les politiques ou les expert·es, et aux modalités de leur délibération sur des changements de grande ampleur. L'observation directe des délibérations entre les citoyen·nes à chacune des tables de discussion était couplée avec une enquête quantitative par questionnaires, à chaque session, pour sonder les valeurs des citoyen·nes, leurs attitudes envers le changement climatique et leurs opinions sur des mesures de politique publique, et sur la qualité des échanges dans leur assemblée, avec quelques questions répétées pour saisir les changements dans la durée de la CCC. Dans un esprit d’ouverture des données de recherche au public, l’ensemble des données quantitatives collectées par ce collectif de chercheuses et chercheurs est rendu public. Ces données sont publiées en trois volumes : (A) Données brutes d'observation de la Convention citoyenne pour le climat. Volume A — Une « France en miniature ». Données sociodémographiques issues du tirage au sort (halshs-03910234), et, pour les données issues du dépouillement des questionnaires, (B) Données brutes d'observation de la Convention citoyenne pour le climat. Volume B — La représentativité de la CCC. Comparaison des réponses des citoyens à des questions posées dans des enquêtes nationales (halshs-03961042) et (C) Données brutes d'observation de la Convention citoyenne pour le climat. Volume C — Les réponses de la CCC session par session (ce volume C assemble huit livrets : un par session) (halshs-03961055). Il convient de garder à l'esprit qu'il s’agit de données brutes, sans analyse ni interprétation, elles n'ont donc en aucun cas valeur de résultats. Plusieurs analyses des chercheuses et chercheurs du collectif utilisant ces données ont été publiées en 2022 ou le seront en 2023, en particulier : (1) Giraudet L.-G. et al., 2022, « “Co-construction” in Deliberative Democracy: Lessons from the French Citizens’ Convention for Climate », Humanities and Social Sciences Communications, DOI:10.1057/s41599-022-01212-6, (2) Landemore H., Fourniau J.-M. (dir.), 2022, Les assemblées citoyennes, une nouvelle forme de représentation démocratique ?, dossier du n° 34 (2022/3) de la revue Participations, https://www.cairn.info/revue-participations-2022-3.htm et (3) Reber B., Courant D. (dir.), à paraître, Convention citoyenne pour le climat. Démocratie délibérative et transition écologique juste, Paris, ISTE.

It is widely assumed that celebrities are imbued with political capital and the power to move opinion. To understand the sources of that capital in the specific domain of sports celebrity, we investigate the popularity of global soccer superstars. Specifically, we examine players’ success in the Ballon d’Or—the most high-profile contest to select the world’s best player. Based on historical election results as well as an original survey of soccer fans, we find that certain kinds of players are significantly more likely to win the Ballon d’Or. Moreover, we detect an increasing concentration of votes on these kinds of players over time, suggesting a clear and growing hierarchy in the competition for soccer celebrity. Further analyses of support for the world’s two best players in 2016 (Lionel Messi and Cristiano Ronaldo) show that, if properly adapted, political science concepts like partisanship have conceptual and empirical leverage in ostensibly non-political contests.

Trois caractéristiques sont classiquement requises pour garantir la légitimité démocratique des dispositifs de participation politique : la représentativité descriptive ou démographique des publics assemblés (input legitimacy), leur caractère inclusif et la qualité de leur délibération (throughput legitimacy) et la portée des résultats (output legitimacy). Pour la Convention citoyenne pour le climat (CCC), « 150 » citoyennes et citoyens ont été tiré·es au sort, afin de constituer une « France en miniature », le plus possible représentative de la diversité de la population d’au moins 16 ans résidant sur le sol national. Ce volume A des Données brutes d'observation de la Convention citoyenne pour le climat examine la représentativité descriptive de la CCC en présentant les tableaux récapitulant la répartition des citoyen·nes tiré·es au sort puis présent·es lors des sessions selon les différents caractéristiques sociodémographiques retenues pour leur sélection.

Les chercheuses et chercheurs, d'un côté, et les animatrices et animateurs, d’un autre, ont demandé aux participant·es de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) de remplir des questionnaires distribués lors des week-ends et auto-administrés. Lors des premières sessions de la CCC, un questionnaire de l'équipe d’animation et un questionnaire du collectif de recherche ont été proposés au démarrage de la session dans l'hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (CESE) (questionnaires d'entrée) et en fin de session (questionnaires de sortie), alors que lors des dernières sessions, un seul questionnaire du collectif de recherche et un seul questionnaire de l’équipe d’animation (aucun en sessions 5 et 8) ont été proposés en sortie, avant la clôture de la session. Nous présentons dans ce volume l’ensemble des réponses aux questionnaires du collectif de recherche passés à chacune des sessions (les réponses aux questionnaires de l'équipe d’animation ne sont pas reproduites). Le volume assemble huit livrets, un par session.

Le tirage au sort des participant·es à des « processus délibératifs représentatifs » sélectionne in fine des volontaires (voir le volume A : halshs-03910234v2). Aussi, pour s’assurer de la représentativité du mini-public, est-il indispensable de mesurer les biais de sélection que le recrutement introduit en mobilisant différentiellement certaines motivations à participer et en faisant dépendre l’acceptation de la disponibilité pour le faire. Quand bien même la structure sociodémographique du mini-public constitué est proche de celle de la population générale – ce qui est le cas pour la Convention citoyenne pour le climat (CCC) –, le recrutement peut avoir sélectionné des citoyen·nes présentant des profils de préférences assez différents de la population. Ce volume examine cet aspect de la représentativité descriptive de la CCC en comparant les réponses des citoyens à leur entrée dans la Convention à des questions posées dans des enquêtes nationales sur certaines variables d’opinion politique générale et sur le climat.

Le processus de recrutement (le « tirage au sort ») d’un mini-public conduit à sélectionner des volontaires motivé·es et disponibles pour participer à l’assemblée. Cependant, leurs dispositions pour la délibération ne se révèlent qu’en situation et dépendent largement du déroulement même du processus délibératif. L’analyse des réponses des volontaires participant à la Convention citoyenne pour le climat à des questionnaires portant sur la qualité délibérative des échanges, ainsi que leur comparaison avec celles données par les participant·es aux conférences citoyennes régionales du Grand débat national (France, 2019) et du G1000 (Belgique, 2011), permettent de saisir l’expression de dispositions relationnelles dans les interactions qui font d’une situation délibérative une expérience partagée. Nous employons l’expression « citoyennes délibératives et citoyens délibératifs » pour qualifier les interactions entre dispositions individuelles et dispositif délibératif, constitutives de l’expérience partagée. L’écoute et le respect entre participant·es, la sincérité des prises de parole et leur orientation vers le bien commun, et le goût pour l’expression du désaccord politique en face à face forment la confiance des citoyennes délibératives et des citoyens délibératifs dans leur capacité collective à produire des propositions efficaces et justes. Un programme comparatif international permettrait de documenter leur expérience en saisissant plus finement les dispositions individuelles favorables à la délibération, leur formation et leur dynamique, en interrogeant les comportements qui les manifestent selon les motifs de participation.

Launched in 2019, the French Citizens’ Convention for Climate (CCC) tasked 150 randomly-chosen citizens with proposing fair and effective measures to fight climate change. This was to be fulfilled through an “innovative co-construction procedure,” involving some unspecified external input alongside that from the citizens. Did inputs from the steering bodies undermine the citizens’ accountability for the output? Did co-construction help the output resonate with the general public, as is expected from a citizens’ assembly? To answer these questions, we build on our unique experience in observing the CCC proceedings and documenting them with qualitative and quantitative data. We find that the steering bodies’ input, albeit significant, did not impair the citizens’ agency, creativity and freedom of choice. While succeeding in creating consensus among the citizens who were involved, this co-constructive approach however failed to generate significant support among the broader public. These results call for a strengthening of the commitment structure that determines how follow-up on the proposals from a citizens’ assembly should be conducted.