Economics serving society

n°16 - Newsletter PSE - January 2014

TRIBUNE d’Ekaterina Zhuravskaya
INVITE Moritz Schularick, « Chimerica » et autres histoires
PARCOURS Cécile Valadier, entre Paris et Washington
Notre entourage détermine-t-il nos comportements ? Les cas du surpoids et du tabagisme - Bénédicte Apouey et Fabrice Etilé
FOCUS - Campus Jourdan 2016, c’est parti !
PARTENAIRE - J-PAL fête ses 10 ans


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EDITO Ekaterina Zhuravskaya, La Pologne d’aujourd’hui à l’aune de son passé

Chaire Associée à PSE, Directeur d’études à l’EHESS.

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Plus qu’ailleurs, l’histoire semble, en Pologne, s’immiscer en permanence dans les débats et analyses politiques. Un consensus large présente la géographie actuelle des préférences électorales comme déterminée dans une grande mesure par les « partages » successifs de la Pologne (1772-1918), et par le changement des frontières en 1945 qui provoquèrent des déplacements massifs de population. Mais le poids de l’histoire est-il vraiment prépondérant ? Comment peut-on distinguer les autres facteurs et mesurer l’impact de l’histoire sur la Pologne contemporaine ?
Le nord-ouest du pays, qui coïncide globalement avec les anciens territoires prusses, soutient clairement le principal parti libéral (PO), quand le sud-est – appartenant autrefois aux empires russe et autrichien - est plutôt en faveur du parti conservateur (PiS). Afin de comprendre de quelle manière l’histoire joue un rôle dans la Pologne d’aujourd’hui, nous avons mené avec Irena Grosfeld une étude empirique en compilant de multiples bases de données contemporaines et historiques. Nous avons analysé les conséquences des « partages de la Pologne » qui ont conduit à sa disparition de la carte de l’Europe durant 123 années et sa division entre les empires russe, prusse, et autrichien. Nous avons exploré les mécanismes d’influence des empires, et tenté de comprendre la nature de leurs héritages économique et culturel. Ces trois empires se distinguaient par leur développement, leurs institutions et cultures et, par conséquent, menaient des politiques socio-économiques distinctes à l’égard de leurs territoires polonais. La Prusse, dont l’économie était plus développée, a mené l’industrialisation de façon plus marquée que la Russie ou l’Autriche. Les Habsbourgs ont favorisé l’autonomie administrative et culturelle : écoles en langue polonaise, pratique du catholicisme acceptée, participation des Polonais à la vie politique locale… À l’inverse, l’empire russe a réprimé sévèrement l’église catholique et, à l’instar de la Prusse, interdit les écoles polonaises. Après plus d’un siècle d’éclatement, la Pologne est devenu un pays unifié et souverain en 1918. Nous cherchons à identifier les différences significatives (économiques, culturelles…) de part et d’autres des frontières historiques : si aucune discontinuité n’est mise au jour, l’effet causal des partages ne peut pas être confirmé.
Contrairement aux idées reçues, nous trouvons que la domination du vote libéral au nord-ouest n’est pas due à l’héritage de l’empire prusse, le vote pour les libéraux changeant de manière continue à la frontière « prusso-russe ». Plutôt que l’impact de l’empire, c’est la proximité avec l’Europe de l’Ouest et les zones portuaires du nord qui peut expliquer une plus grande familiarité avec les avantages des échanges commerciaux, et plus généralement avec les idées libérales.
Cependant, dans certains domaines nous pouvons identifier l’héritage des empires. Concernant les préférences politiques, la population dans la partie « russe » vote significativement plus pour les partis post-communistes et moins pour les partis post-Solidarité ; les électeurs du côté russe de la « frontière russo-autrichienne » votent moins pour le parti libéral.
Parmi différentes caractéristiques économiques l’avantage du réseau ferroviaire développé par la Prusse durant la révolution industrielle a un effet persistant.
Les pratiques religieuses restent faibles dans la partie anciennement russe où la puissante Église orthodoxe a fortement fait baisser l’influence et l’audience de l’Eglise catholique. Les citoyens sur les territoires appartenant dans le passé à l’empire autrichien – qui se caractérisait par un libéralisme politique et culturel – sont durablement attachés à la démocratie et la liberté religieuse.
En résumé, les partages de la Pologne entre les trois superpuissances européennes de XVIIIe et XIXe siècles exercent toujours une influence sur la Pologne contemporaine à travers leur impact persistant sur la culture et les infrastructures.


INVITE Moritz Schularick, « Chimerica » et autres histoires

Quelles étaient vos attentes en venant à PSE ?

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Moritz Schularick Je travaille principalement en histoire macroéconomique, et PSE compte plusieurs chercheurs dans ce domaine. Arrivé début décembre, j’ai eu l’opportunité de rencontrer des économistes vraiment intéressants, et l’énergie comme les activités que j’espérais trouver ici étaient au rendez-vous. Au final,en trois semaines, j’ai pu rencontrer Pierre-Cyrille Hautcoeur – déterminant dans ma venue –, Romain Rancière ou encore Thomas Piketty. Je pense développer de nouveaux projets avec un ou plusieurs d’entre eux (et d’autres !) à l’avenir.
Les différents échanges et brainstorming durant les séminaires et les déjeuners m’ont aidé à rassembler des idées très variées, et également à écrire une première ébauche d’un projet sur les tendances à long terme en intermédiation financière.
Que retenez-vous de la crise financière de 2008, en lien avec les crises précédentes ?
MS Historiquement, une forte expansion des crédits tend à annoncer une crise financière. A mon sens, il n’est pas satisfaisant – collectivement, et pour les chercheurs en particulier – de modéliser les crises financières comme des chocs exogènes comparables à des tremblements de terre. La crise actuelle nous apprend, une fois de plus, que la clé réside dans l’existence d’instabilités endogènes récurrentes dans nos économies modernes. Certains chercheurs ont esquissé des modèles qui rendent compte de la façon dont l’économie créé sa propre fragilité financière.
La tâche est ardue : il faut notamment inclure des mécanismes qui génèrent des risques sans que personne ne les voit, ni ne réagisse. Ces questions constituent assurément un des défis cruciaux de la macroéconomie financière actuelle. À l’avenir, nous ne pourrons plus, je crois, expliquer de nouvelles bulles financières grâce aux hypothèses classiques. Dès lors que vous intégrez dans votre analyse les erreurs d’appréciation et d’anticipation, de nombreux éléments nouveaux peuvent – et doivent – être expliqués. Par ailleurs, la notion de long terme me parait essentielle. Les théories macroéconomiques reposent souvent sur des bases empiriques étonnamment pauvres : elles couvrent au mieux trois décennies !
Or, la dimension temporelle des phénomènes économiques est centrale et permet de soulever – et de répondre en partie – à nombre de questions. Je pense évidemment aux travaux récents de T. Piketty sur les rapports entre inégalités et patrimoines. Je viens pour ma part d’analyser les tendances et discontinuités des dettes privée et publique depuis 1870.
Vous avez inventé le concept de “Chimerica”. Pourriez-vous nous en dire plus ?
MS Chimerica » est un pays imaginaire dans lequel une moitié des agents épargne et l’autre moitié dépense. Plus précisément, c’est un jeu de mots simple et suggestif pour décrire la façon dont les surplus chinois sont recyclés dans le marché obligataire gouvernemental américain, créant par là même une dépendance mutuelle.
Je pointe ici le rôle central joué par la Chine et les États-Unis dans l’économie mondiale (et ses grands déséquilibres !), tout en mettant en évidence l’anomalie liée au fait qu’un des pays les plus riches du monde emprunte à une nation relativement pauvre.


PARCOURS Cécile Valadier, entre Paris et Washington

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Vous êtes-vous demandé un jour sur quels critères les banques de développement accordent leurs prêts aux pays récipiendaires ? Comment mesurent-elles tant les besoins de financement que les capacités de remboursement ?
C’est précisément à ces questions que Cécile Valadier consacre une partie de sa vie professionnelle. Native de Marseille, Cécile entre à l’École normale supérieure en section B/L (lettres et sciences sociales) après une classe préparatoire au lycée Henri IV.
Choisissant l’économie, elle s’oriente en 2004 vers le Master Analyse et Politique Economiques (APE) et effectue son mémoire de recherche sur les déterminants de la productivité des entreprises indonésiennes, sous la direction de Daniel Cohen.
Après une année de césure à Princeton, elle revient en France où elle commence un doctorat sur l’endettement souverain et la volatilité des économies en développement. En parallèle, elle travaille comme consultante pour l’Agence Française de Développement (AFD) sur la mise en oeuvre d’un nouveau modèle de prêt à destination des pays qui ont bénéficié des annulations de dette lors de l’Initiative Pays Pauvres Très Endettés, afin de mieux prendre en compte leur vulnérabilité aux chocs externes.
C’est finalement le parcours institutionnel, plutôt que la voie académique, que choisira Cécile Valadier. Elle intègre le département de la recherche de l’AFD comme chargée d’études sur la question du financement du développement et y reste pendant quatre ans, jusqu’en août 2012.
A cette date, elle est sélectionnée par la Banque Mondiale dans le cadre du programme des « Young Professionals ». Elle traverse donc une nouvelle fois l’Atlantique, cette fois-ci en direction de Washington, pour travailler comme économiste au département du risque de crédit de la Banque Mondiale, en charge d’évaluer le risque souverain d’un portefeuille de pays emprunteurs, tels que le Maroc, la Tunisie, le Guatemala ou la Russie.
Au cours de sa jeune carrière, Cécile est restée proche de l’École d’Économie de Paris. Elle a enseigné pendant deux années consécutives dans le cadre du Master PPD-Politiques Publiques et Développement sur le thème « Aide, dette et finance internationale » avec Lisa Chauvet. Elle a été plusieurs fois le point focal entre PSE et l’AFD sur des projets d’étude communs. Bien placée pour observer l’évolution des enseignements, elle a pu mesurer les changements induits par la création de l’École : une structuration plus forte des formations, une ouverture internationale accrue et une notoriété incontestablement plus grande.


Notre entourage détermine-t-il nos comportements ? Les cas du surpoids et du tabagisme


Bénédicte Apouey: Membre associée à PSE, chargée de recherche au CNRS
Fabrice Etilé: Membre affilié à PSE, directeur de recherche à l’INRA
Une vision étroite de la science économique lui attribue comme seul but de comprendre et d’améliorer le fonctionnement des marchés. Dans cette perspective, les individus n’interagissent qu’à travers divers dispositifs harmonisant offre et demande… et en premier lieu les prix. Fort heureusement, ces dernières décennies ont vu le développement de nombreux travaux théoriques et empiriques sur les interactions non marchandes (1). Dans le domaine de la santé, on s’est notamment intéressé aux effets d’influence entre « pairs » et aux effets de normes sociales, avec des applications portant sur un vaste éventail de comportements de santé, allant du tabagisme (2) à la prévention du paludisme (3) en passant par le surpoids.

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Les effets d’influence et de normes sociales peuvent jouer un rôle clé dans le succès ou l’échec d’une politique publique. Si l’on considère l’exemple de la lutte anti-tabac, les différentes mesures prises à partir de la loi Veil en 1976 sont associées à un basculement progressif des représentations sociales, au moins dans les classes aisées. Une large littérature en sociologie et en santé publique explique cela par une hypothèse de diffusion, sur le modèle de l’épidémie. Les actions initialement menées ont pu pousser une petite frange d’individus à arrêter de fumer. Ces individus auraient ensuite convaincu certains de leurs pairs et, de proche en proche, l’abstinence tabagique se serait diffusée, devenant finalement la norme sociale dominante. Ce type d’évolution pose la question de l’existence du « multiplicateur social » des politiques de santé. Il y aurait donc des bénéfices à concevoir des politiques de santé publique s’appuyant explicitement sur les effets d’influence et de normes sociales.
Cependant, en dehors du cadre des expériences contrôlées (qui sont limitées à des sous-populations ou à des zones géographiques précises), il reste extrêmement difficile d’identifier sans ambiguïté ces effets.
Prenons par exemple le cas du surpoids et de l’obésité. Plusieurs travaux ont pu exploiter des données longitudinales sur la corpulence d’ensemble d’individus entretenant des relations d’amitiés, appartenant à la même famille (conjoints, ascendants ou descendants) ou étant camarades de classe. Ils concluent généralement que le surpoids et les comportements qui y contribuent (de la fréquentation des fast foods à l’activité physique) sont partitionnés : si nos amis ou proches sont en surpoids, nous avons une probabilité plus élevée de l’être également (4). De là à conclure que le surpoids est « contagieux » (terme fréquemment utilisé dans différentes études), il n’y a qu’un pas qui a été peut-être un peu trop vite franchi par des travaux académiques récents (5). En effet, deux critiques essentielles peuvent être adressées à ces travaux.
En premier lieu, il n’est pas évident de définir le groupe de pairs d’un individu. Ainsi, les études basées sur l’enquête américaine Add Health, qui échantillonne une population d’adolescents au niveau des établissements scolaires, considèrent pour certaines l’ensemble des élèves de la même classe, pour d’autres les cinq meilleurs amis dans l’école, pour d’autres encore le « meilleur ami » dans l’école (6).
On ignore l’ensemble des amitiés construites hors de l’établissement scolaire et, sans surprise, l’existence et la taille des effets de pairs dépendent fortement du groupe de pairs choisi. Dans l’idéal, le choix du groupe de pairs devrait être fondé sur des enquêtes ethnographiques préliminaires à l’analyse statistique.

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En second lieu, la corrélation observée entre le surpoids (ou le comportement) d’un individu et celui de ses pairs peut résulter de deux phénomènes autres que des effets d’influence. Tout d’abord, l’omission de facteurs inobservés qui ont un effet sur le surpoids de l’ensemble des membres du groupe. Ainsi, si les membres du groupe habitent dans des environnements caractérisés par une même pauvreté de l’offre alimentaire, leurs poids évolueront de la même manière au fil du temps. Ensuite, la corrélation peut provenir d’un effet de sélection, si l’individu choisit pour pairs les individus qui lui ressemblent. Un tel effet expliquerait par exemple que les corpulences des conjoints dans un couple soient corrélées positivement : un goût partagé pour l’opulence alimentaire et les loisirs sédentaires mène au mariage, mais aussi à la prise de poids !
Parallèlement aux recherches portant sur la définition adéquate du groupe de pairs et sur les stratégies d’identification des effets d’influence, il semble que les travaux académiques pourraient oeuvrer à mieux distinguer les différents canaux sous-jacents aux effets d’influence. Un premier canal est l’apprentissage social, par exemple lorsqu’un individu réalise que la pratique du sport est bénéfique après en avoir observé les conséquences chez ses amis. Un deuxième canal est le conformisme ou l’adhésion aux normes d’une sous-culture, ou encore la recherche de distinction sociale. À l’extrême, il peut arriver que les actions de certains individus du groupe agissent comme des contraintes sur les actions des autres membres du groupe (e.g. dans un groupe d’adolescents, être obligé de faire comme le leader du groupe sous peine d’exclusion). Certains de ces mécanismes peuvent jouer contre l’effet de multiplicateur social espéré. Dans le cas du tabagisme, l’effet d’apprentissage social a pu jouer dans les classes aisées, démultipliant l’impact des campagnes d’information. Mais, dans les classes populaires s’est aussi développée une culture de résistance, proclamant que « le tabagisme, c’est la dernière chose qu’il nous reste ». Dans ce cas, les politiques d’information ne suffisent plus à modifier les comportements de santé, et il s’agit plutôt d’inciter directement les individus, et notamment les leaders d’opinion, à opter pour de « bons » comportements. Se pose alors une question essentielle : celle de la légitimité des pouvoirs publics à distinguer les bons comportements de santé des mauvais.
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(1) Manski, C. (2000). Economic Analysis of Social Interactions. Journal of Economic Perspectives 14, 115-136.
(2) Clark A.E. and Etilé F. (2006). Don’t give up on me baby: Spousal correlation in smoking behaviour. Journal of Health Economics 25, 958-978.
(3) Apouey B, Picone G, 2014. Social interactions and malaria preventive behaviors in Sub-Saharan Africa. WP, PSE.
(4) Ali MM, Amialchuk A, Heiland FW, 2011. Weight-related behavior among adolescents: the role of peer effects. PloS One 6, e21179.
(5) Christakis NA, Fowler JH, 2007. The spread of obesity in a large social network over 32 years. New England Journal of Medicine 357, 370-379.
(6) Cohen-Cole E, Fletcher J, 2008. Is obesity contagious? Social networks vs. environmental factors in the obesity epidemic. Journal of Health Economics 28, 1382-1387. Trogdon JG, Nonnemaker JM, Pais JM, 2008. Peer effects in adolescents overweight. Journal of Health Economics 27, 1388-1399. Renna F, Grafova IB, Thakur N, 2008. The effect of friends on adolescent body weight. Economics and Human Biology 6, 377-387.


FOCUS - Campus Jourdan 2016, c’est parti !

Après plusieurs semestres de préparation, les travaux sur le campus Jourdan ont, depuis l’été 2013, réellement commencé : déménagement de la bibliothèque et fermeture du bâtiment principal, inauguration du chantier, arrivée des premiers ouvriers et du matériel, carottages et préparation du remblai destiné aux carrières…
Suivez pas-à-pas l’évolution des travaux sur le site Internet de PSE, rubrique « Campus Jourdan 2016 ».

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PARTENAIRE - J-PAL fête ses 10 ans

Est-il fréquent qu’un réseau de chercheurs reçoive, pour son anniversaire, des messages vidéo émanant de personnalités aussi diverses que le président de la République indonésienne, le président de la Banque mondiale ou encore Bono, le célèbre chanteur de U2 ? C’est pourtant ce qui est arrivé à J-PAL, laboratoire d’action contre la pauvreté, qui a fêté ses dix années d’existence le 7 décembre dernier au Massachusetts Institute of Technology (MIT), au cours d’une journée de présentations et débats qui a rassemblé plus de mille personnes venues du monde entier.

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L’histoire de J-PAL, dont le bureau européen est basé à PSE, a commencé en 2003 au MIT sous l’impulsion de trois économistes du développement : Abhijit Banerjee, Esther Duflo et Sendhil Mullainathan. Désireux de lutter contre la pauvreté en mesurant de manière rigoureuse l’impact des programmes sociaux, ils ont repris et amélioré la méthode dite de « l’évaluation aléatoire ». Aujourd’hui, le réseau rassemble plus de 90 professeurs dans plusieurs universités à travers le monde ; ils reçoivent l’appui des six bureaux régionaux de J-PAL en Asie du Sud, Europe, Amérique Latine, Afrique, Asie du Sud-Est et Amérique du Nord.
En dix ans, les chercheurs de J-PAL ont mené plus de 440 évaluations aléatoires dans 55 pays. Au fur et à mesure que les résultats s’accumulent, des leçons transversales sont tirées pour que puissent être généralisés les programmes les plus efficaces. Vacciner les enfants kenyans pour réduire l´absentéisme scolaire, convaincre les parents français de s’impliquer dans la scolarité de leurs enfants pour améliorer leur comportement à l’école, offrir une incitation matérielle pour améliorer le taux de vaccination en Inde, définir les meilleures modalités d’accompagnement des chômeurs européens : autant d’études qui ont permis une amélioration concrète de la vie de millions de personnes. Le champ de ce qu’il reste à étudier est immense, car l’on sait finalement peu de choses sur ce qui fonctionne dans la lutte contre la pauvreté. Aussi les membres de J-PAL ont-ils l’impression de n’être qu’au début d’une aventure qui, nous pouvons en faire le pari, durera de nombreuses années encore…