Capture d’État et urgence climatique

Présentation

Il y a quarante ans, la « révolution néolibérale » s’est répandue dans le monde entier par vagues de privatisation, de déréglementation et de réduction d’impôts. La promesse était que la libre concurrence stimulerait l’esprit d’entreprise et apporterait prospérité et liberté à l’humanité.

Le monde a connu une croissance du bien-être matériel sans précédent. Cependant, un nombre très restreint de grandes entreprises dominent l’économie mondiale d’aujourd’hui. Les inégalités se creusent, la pauvreté fait son retour dans les pays développés. L’humanité est confrontée à une menace existentielle en raison d’un changement climatique provoqué par l’homme ainsi que de la pollution de l’air, des sols et des océans, témoins d’une inefficacité désastreuse en matière d’allocation des ressources.

En même temps, le pouvoir croissant des grandes entreprises et des groupes financiers internationaux suscite des inquiétudes dans le monde entier. Par le biais du financement des campagnes électorales, du lobbying, des portes tournantes, du contrôle des médias et des « think tank », une riche élite financière et commerciale exerce une influence sans précédent. Les processus de décision derrière nombre de nouvelles lois, réglementations et décrets de mise en œuvre font l’objet d’intense activité d’influence de même que les décisions qui structurent les institutions mêmes et les politiques économiques des pays.

La nécessaire transition environnementale, de la réduction des émissions de CO2 à l’agriculture durable, la protection des forêts et la gestion de l’eau, va à l’encontre des intérêts commerciaux d’entreprises et de groupes financiers des plus puissants qui usent de leur influence pour résister.

Ce colloque vise à faire le point sur l’emprise de de l’élite financière et commerciale dans le contexte du capitalisme actuel, en mettant l’accent sur son impact sur les politiques environnementales.

Organisatrices : Mireille Chiroleu-Assouline (PSE, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Ariane Lambert-Mogiliansky (PSE)