La science économique au service de la société

Emmanuel Farhi - Prix du meilleur jeune économiste 2013

  • Prix remis en mai 2013 au Sénat par Le Monde et le Cercle des économistes
  • Ancien élève du master APE (2001)
  • Économiste récompensé pour ses travaux sur « les dévaluations fiscales, la fiscalité du capital, la politique monétaire et le système monétaire international »
  • Page personnelle d’Emmanuel Farhi
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Je m’intéresse à des questions très concrètes à l’intersection de la macroéconomie et de la finance. Il s’agit en gros de comprendre comment prévenir les crises économiques et financières, et comment en limiter les conséquences.
Pour ce qui est de la prévention des crises, j’ai beaucoup travaillé sur la conception d’une nouvelle forme d’intervention : la régulation macro-prudentielle. On sait depuis bien longtemps qu’il faut réguler le secteur financier. Mais avant la crise, cette régulation s’exerçait au niveau microéconomique, institution par institution, sans prendre en compte les aspects systémiques. La crise a montré les limites de ce modèle. Il faut mettre en place des régulations qui prennent en compte les risques du système financier dans son ensemble. Elles doivent être adaptées en fonction du cycle économique. C’est un nouvel outil de pilotage de l’économie, qui est potentiellement très prometteur. Il s’agit maintenant d’en réussir l’application. Le risque est d’introduire un nouvel ensemble de règles complexes, opaques et mal ficelées, qui ne feront qu’empirer les choses.
Il est évidemment naïf de penser qu’on arrivera à éliminer les crises. Il est donc capital de comprendre comment y répondre intelligemment. Les économistes s’accordent généralement sur le fait que la politique monétaire est le levier principal. Mais la crise actuelle nous rappelle que la politique monétaire ne peut pas tout. Ainsi, aux Etats-Unis, en Europe et au Japon, les taux d’intérêt à court terme sont très proches de zéro. C’est ce qu’on appelle une trappe à liquidité. Dans ces conditions, la politique monétaire conventionnelle est inopérante. De la même manière, dans une union monétaire comme la zone euro, les pays membres n’ont plus de politique monétaire indépendante. Ainsi, il est impossible pour un pays comme l’Espagne de dévaluer sa monnaie pour regagner en compétitivité et relancer son économie. Il faut donc trouver des alternatives. C’est l’objet d’une grande partie de mes travaux récents. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a plein de bonnes idées !
>> Télécharger le communiqué de presse dans son intégralité (avec les prix de Jean-Edouard Colliard, Fanny Henriet, Marlon Seror et Emmanuel Farhi)