Analyse du risque radio-induit de décès chez les professionnels de santé exposés aux rayonnements ionisants
Thèse: Les études portant sur les travailleurs exposés aux rayonnements ionisants permettent de caractériser les effets sanitaires résultant de l'exposition chronique aux faibles doses. Bien que de nombreuses recherches aient été réalisées sur le sujet, des incertitudes persistent encore aujourd'hui quant à la quantification de ces effets. À ce jour, le corps médical représente le plus grand groupe de travailleurs exposés professionnellement à des sources artificielles de rayonnements ionisants. Leur risque subséquent de diverses pathologies est donc un sujet d'étude important. Néanmoins, les conclusions concernant ces études sont incertaines et font l'objet de débats, notamment en ce qui concerne le risque d'apparition de tumeurs du système nerveux central (SNC).Basés sur des revues de la littérature accompagnées de méta-analyses et sur des analyses statistiques menées à partir des données recueillies dans le cadre du suivi épidémiologique de la cohorte ORICAMs (Occupational Radiation Induced Cancer in Medical staff), ces travaux de thèse visent à améliorer les connaissances sur les effets sanitaires des rayonnements ionisants dans le cadre de l'exposition à de faibles doses.Une analyse de la mortalité a été réalisée au sein de la cohorte ORICAMs incluant 164 015 personnels médicaux exposés professionnellement aux rayonnements ionisants en France, présentant au moins un enregistrement dosimétrique entre 2002 et 2012. La mortalité était significativement diminuée dans la cohorte ORICAMs en comparaison à celle de la population générale. Cependant, ces résultats basés sur une analyse comparative avec des taux nationaux peuvent être influencés par l'effet du travailleur sain, et ne permettent pas de statuer sur l'existence ou non d'une relation potentielle entre l'exposition professionnelle et le risque de décès. Pour répondre à cette problématique, une étude cas-témoins nichée dans la cohorte ORICAMs a été mise en place, incluant 33 cas et 160 témoins. Néanmoins, les analyses par régressions logistiques conditionnelles n'ont pas permis de montrer de relation dose-réponse entre l'exposition professionnelle aux rayonnements ionisants et le décès par tumeur du SNC. Une prolongation du suivi de la cohorte et l'inclusion de l'étude cas-témoin dans le projet international BECOME permettront d'augmenter la puissance statistique des analyses ce qui permettra d'évaluer les effets à long terme d'une exposition chronique à des faibles doses de rayonnements ionisants.
Mots-clés
- Rayonnements ionisants
- Tumeurs cérébrales
- Professionnels de santé
Organisme(s) de délivrance
- Université Paris-Saclay
Date de soutenance
- 15/09/2023
Directeur(s) de thèse
- Marie-Odile Bernier
- Clémence Baudin
URL de la notice HAL
Version
- 1