Du vote professionnel à la grève

Article dans une revue: Alors que les pratiques de participation des salariés en entreprise ont souvent été analysées de manière séparée, cet article propose d’investiguer, dans le cas du secteur privé en France, les articulations entre ces pratiques, du vote professionnel à la grève, mais aussi d’en restituer les déterminants et les évolutions récentes en s’appuyant sur les données de l’enquête « Relations professionnelles et négociations d’entreprise » (REPONSE). La majorité des salariés n’est que très peu engagée en entreprise, tandis qu’une minorité y est très engagée. Ces deux pôles renvoient à la conjugaison de deux mécanismes : « l’exclusion de fait », définie comme le fait de ne pas pouvoir participer du fait de l’absence de scrutin ou d’action collective organisée, et « l’auto-exclusion ». La première apparaît fortement dépendante des logiques de fonctionnement du champ économique. En revanche, ce sont surtout les caractéristiques des salariés qui déterminent l’auto-exclusion : les plus précaires et les cadres participent moins, notamment lors des élections professionnelles. Par ailleurs, la participation en entreprise a connu un déclin généralisé depuis le début des années 2000 même si des dynamiques conflictuelles se développent au sein de certaines fractions du salariat.

Auteur(s)

Pierre Blavier, Tristan Haute, Etienne Pénissat

Revue
  • Revue Française de Science Politique
Date de publication
  • 2020
Mots-clés
  • Participation politique
  • Relations professionnelles
  • Conditions de travail
  • Vote
  • Grève
  • Catégories socioprofessionnelles
Pages
  • 443-467
Version
  • 1
Volume
  • 70