Thèse: En raison de sa demi-vie de 30. 2 ans et de sa forte affinité avec les silts et les argiles, le 137Cs a été utilisé comme marqueur des apports du Rhône. Les sédiments du prodelta rhodanien ont enregistré des valeurs d’activité de 137Cs issues des rejets des installations nucléaires, des retombées des tirs atmosphériques et de l’accident de Tchernobyl (600 Bq. Kg-1). La diminution des rejets et le démantèlement de l’usine de retraitement du combustible de Marcoule en 1997 ont entraîné une baisse des flux de 137 Cs vers la Mer Méditerranée. Les concentrations massiques se situent actuellement autour de 10 Bq. Kg-1 dans les sédiments du prodelta. Les enregistrements sédimentaires de campagnes océanographiques entre 2001 et 2008 ont permis de cartographier une zone d’accumulation de 137Cs de près de 20 km² à l’embouchure du Rhône pour un stock de 3. 35 TBq, soit près du 1/8ème de celui du Golfe du Lion. Les projets CARMA et EXTREMA (2006-2008) ont permis d’observer la sédimentation sur le prodelta. Les analyses de radioéléments à courte période comme le 7Be et le 234Th ont servi à estimer des épaisseurs pluridécimétriques de dépôts sédimentaires générées par certaines crues du Rhône. Un altimètre a révélé l’accrétion totale de 8 cm de sédiment pendant deux crues moyennes suivies par un courantomètre. Elles ont également permis de relier une importante phase d’érosion à un épisode de houle de sud-est dont la contrainte de cisaillement a atteint 5 Pa. Les résultats montrent que la remobilisation sédimentaire est importante dans cette zone mais que les particules en suspension connaissent une faible exportation vers le Golfe du Lion, voire ré-alimentent le prodelta.