On the long-run evolution of inheritance: France 1820-2050
Pré-publication, Document de travail: Cette recherche tente de documenter et de rendre compte de l'évolution de l'héritage sur une longue période. En France, le flux annuel de successions et de donations représentait environ 20%-25% du revenu national de 1820 à 1910, avant de baisser à moins de 5% dans les années 1950, puis de remonter progressivement à environ 15% en 2010. Un modèle théorique simple d'accumulation de richesse, croissance et héritage permet d'expliquer à la fois cette courbe en U et les niveaux observés sur près de deux siècles. Appliqué à l'avenir, ce modèle prédit que sous des hypothèses plausibles le flux successoral annuel retrouvera un niveau de l'ordre de 20%-25% du revenu national d'ici 2050. De tels flux annuels correspondent à un stock de successions capitalisées bien supérieur à 100% du stock total de patrimoine. Ces résultats illustrent le fait suivant. Quand le taux de croissance g est faible, et quand le taux de rendement de la richesse privée r est plus élevé que le taux de croissance de façon permanente et substantielle (par exemple, r=4%-5% vs. g=1%-2%), ce qui était le cas au 19ème siècle, et pourrait bien se reproduire au 21ème siècle, alors l'héritage et la richesse venant du passé jouent nécessairement un rôle déterminant, tant pour le processus d'accumulation agrégée des richesses que pour la structure des inégalités sur l'ensemble de la vie. Contrairement à une croyance répandue, la croissance économique moderne n'a pas mis fin au rôle joué par l'héritage.
Mots-clés JEL
Mots-clés
- Inheritance
- Bequest
- Wealth
- Capital
Référence interne
- PSE Working Papers n°2010-12
URL de la notice HAL
Version
- 2