Pollution et politiques environnementales
Thèse: Les trois chapitres de cette thèse sont indépendants et contribuent à l’étude de l’économie environnementale par différentes approches. Le premier chapitre, Inter-Firm and Intra-Firm Spillover Effects of Industrial Regulation, co-écrit avec Geoffrey Barrows, Raphael Calel et Hélène Ollivier, présente une nouvelle méthode d’évaluation d’une réglementation en présence d’effets indirects inter- et intra-entreprises. Notamment lorsque la concurrence est imparfaite, une réglementation affectant directement certaines entreprises uniquement est aussi susceptible d’affecter indirectement les entreprises non réglementées. Ainsi, l’approche traditionnelle des “doubles différences” n’intègre pas l’intégralité des effets. Pour surmonter cette limitation, nous développons un modèle structurel de concurrence imparfaite et d’entreprises multi-établissements et mettons au point une approche non biaisée pour estimer les effets d’une réglementation affectant une sous-population d’établissements. Nous appliquons notre méthode au cas du Système européen d’échange de permis d’émission en France et montrons que cette réglementation a permis de réduire les émissions de CO2 des installations réglementées, ainsi que celles du secteur manufacturier dans son ensemble, et d’augmenter les revenus des entreprises réglementées. Si la qualité de l’air doit être améliorée dans les lieux les plus densément peuplés, des politiques trop strictes peuvent aussi nuire aux industries locales et aux revenus des travailleurs. Dans le deuxième chapitre, An Optimal Distribution of Polluting Activities Across Space, j’analyse ces forces contradictoires à l’aide d’un modèle d’économie spatiale. Lorsque les entreprises n’internalisent pas les effets de la pollution et que les travailleurs migrent hors des lieux pollués, les plus grandes villes peuvent alors être trop petites par rapport à l’optimum. Imposer un prix d’émission de pollution relativement plus élevé dans ces endroits conduirait à un bien-être plus important. L’application empirique aux villes françaises montre que les politiques actuelles imposent des prix d’émissions plus élevés dans les grandes villes, mais que des gains de bien-être sont encore possibles. Les effets de la pollution de l’air sur la productivité des travailleurs sont plutôt bien documentés. Cependant, leurs conséquences sur les performances des entreprises sont encore peu étudiées. Dans le troisième chapitre, The Effects of Air Pollution on Exports: Evidence from PM2.5 & French Firms, co-écrit avec Geoffrey Barrows et Hélène Ollivier, nous examinons les effets d’augmentations de la concentration aérienne en particules fines sur les exportations des entreprises françaises. Notre approche repose sur des données très désagrégées, à la fois dans l’espace et dans le temps. Afin d’estimer l’impact causal de la pollution sur les exportations, nous instrumentons les concentrations de pollution en utilisant les variations exogènes de la direction du vent au cours du temps. Nous constatons que des niveaux de pollution plus élevés entraînent une baisse des quantités exportées et de leurs valeurs.
Mots-clés
- Pollution
- Politiques environnementales
- Industrie
Organisme(s) de délivrance
- Université Panthéon-Sorbonne – Paris I
Date de soutenance
- 29/08/2022
Directeur(s) de thèse
- Katheline Schubert
- Hélène Ollivier
Pages
- 222 p.
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Version
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