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PSE Job Market 2015-2016 : qui sont Sarah Fleche, Gabor Katay et Pauline Rossi ?

Tout au long des mois d’octobre et de novembre, nous vous présentons les candidats PSE au Job Market 2015-2016.

Les candidats décriront leurs parcours, leurs thèmes de recherche, leurs thèses etc. :

Qu’est-ce que le Job Market ? Chaque année, une partie des doctorants et des post-doctorants se présentent sur le Job Market. Sorte de bourse internationale du travail, elle permet aux candidats de postuler dans des universités ou institutions du monde entier. A PSE, les étudiants concernés suivent un programme d’accompagnement spécifique, leur permettant de préparer au mieux leurs candidatures, les entretiens de recrutement, les séminaires de présentation etc.

>> Pour accéder à la page officielle de tous les candidats PSE au Job Market 2015-2016 (Research fields, Job Market paper, CV,...), suivre ce lien.


Sarah Fleche

« Diplômée de l’ENS et titulaire d’un doctorat de PSE/EHESS depuis octobre 2014, je suis actuellement en post-doctorat au Centre for Economic Performance de la London School of Economics (LSE). Parallèlement, j’assure, depuis 2010, des missions d’études pour le Département des Affaires économiques et la Direction des statistiques de l’OCDE et, plus récemment, me suis impliquée dans les recherches de l’Observatoire Bien-être du CEPREMAP.

Mes recherches portent essentiellement sur l’analyse du bien-être (à travers des mesures subjectives). Mon objectif est de montrer comment les politiques publiques peuvent améliorer le bien-être individuel à travers la distribution de services publics et des interventions dans le domaine de la santé ou de l’environnement scolaire. J’étudie également la relation entre le bien-être et le temps - ou plus précisément sa répartition (loisirs, travail…).

Mon Job Market paper s’appuie sur une expérience quasi-naturelle, menée dans 19 cantons suisses – choisis presque aléatoirement – qui ont mis en place des réformes de centralisation dans de nombreux domaines (santé, éducation, affaires sociales, etc) entre 2000 et 2012. A partir de cette expérience, j’ai identifié qu’une diminution de l’autonomie au niveau local a une influence négative sur le bien-être des individus : cet effet négatif est principalement dû au sentiment qu’ont les gens de perdre leur influence sur la politique. En outre, cet effet n’est pas compensé par une qualité améliorée des services publics. En conséquence, le taux de participation aux élections a diminué de 3 points dans les cantons ayant adopté la réforme de centralisation. Alors que l’essentiel des études de la décentralisation se concentre sur la performance du gouvernement, cette analyse montre que l’intervention politique dans la distribution des services publics a une influence sur le bien-être des individus.

Mes recherches explorent également les différentes manières de mesurer le bien-être individuel comme les concepts évaluatifs (la satisfaction déclarée par exemple) et le bien-être expérimenté (à partir d’enquêtes sur l’emploi du temps). Avec un groupe de chercheurs à la LSE, nous étudions l’évolution du bien-être au cours du cycle de vie et nous essayons de déterminer le moment où les politiques publiques sont les plus efficaces. En particulier, j’analyse l’importance des enseignants dans les écoles primaires britanniques à partir des données issues de l’enquête croisée élèves-professeurs. Je montre que les professeurs contribuent clairement au développement des compétences cognitives des élèves ainsi qu’à l’évolution de leur santé émotionnelle et de leurs comportements sociaux.

Depuis 2012, j’ai été invitée à présenter mon travail à l’international, et plus particulièrement à l’Université de Californie du Sud à Los Angeles et au Tinbergen Institute à Rotterdam. Depuis 2013, je donne des conférences sur l’économie du bonheur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, à destination des étudiants en deuxième année de master.

Mon objectif pour le Job Market est de trouver un poste d’Assistant Professor dans un environnement stimulant et prestigieux, dans lequel je pourrais continuer mes activités de recherche et avoir de belles opportunités d’enseignement. »


Gabor Katay

« De 2003 à 2013, j’ai travaillé à la Banque Centrale de Hongrie, au sein du Département de Stratégie monétaire et Analyse économique. A partir de 2011, j’y dirigeais une équipe de recherche appliquée. En plus de cette expérience, j’ai eu la chance de passer huit mois au sein du Département de Recherche de la Banque centrale européenne. Actuellement, je dirige une petite unité de la Banque de France, chargée de mener des analyses sur une variété de problèmes liés à la croissance potentielle. En parallèle, j’achève mon cursus doctoral à PSE, avec Fabrizio Coricelli comme directeur de thèse.

Je m’intéresse aux politiques publiques, économiques ou monétaires, et je coordonne des travaux en recherche appliquée visant à élaborer des décisions politiques fondées sur des éléments factuels. Mes choix se concentrent sur des questions d’actualité. Ainsi, j’ai mené des études dans différents champs de l’économie. Plus particulièrement, j’ai étudié les décisions d’investissement des entreprises hongroises, dans le but de mieux comprendre le canal de transmission de la politique monétaire à travers le taux directeur dans une petite économie ouverte telle que la Hongrie. J’ai analysé les déterminants de la productivité totale des facteurs pour mieux comprendre pourquoi le processus de rattrapage des pays développés de l’Union européenne a été ralenti en Hongrie depuis le début des années 2000. J’ai également étudié divers aspects de la détermination des salaires et les rigidités et différentiels salariaux. Je me suis également engagé dans différents projets de recherche portant sur l’impôt sur le revenu, les transferts sociaux et l’offre de travail.

Mon Job Market paper se concentre sur la stratégie d’emprunt en devises étrangères des entreprises. Plusieurs études antérieures ont montré que, dans beaucoup de pays d’Europe centrale et de l’est, l’emprunt en devises étrangères a augmenté significativement avant la crise et est devenu un défi majeur pour les entreprises et les ménages d’une part et pour les politiques monétaires et fiscales d’autre part. Afin d’évaluer les risques associés à un endettement excessif en devises étrangères, mon étude examine la volonté des entreprises d’apparier la composition en devises de leur actif et de leur passif ainsi que leurs incitations à dévier de l’appariement parfait. »


Pauline Rossi

« En 2010, j’ai intégré le master APE de PSE-Ecole d’économie de Paris, et j’ai continué en thèse sous la direction de Sylvie Lambert avec un financement du CREST. J’occupe actuellement un poste de chercheur junior à PSE.

Mes recherches portent sur l’économie du développement et l’économie de la famille. Mon approche associe des théories microéconomiques, des méthodes micro-économétriques et des connaissances issues d’autres disciplines (sociologie, anthropologie, démographie et médecine). En particulier, j’étudie les interactions stratégiques entre les membres de familles non-nucléaires. La littérature économique s’est essentiellement intéressée aux familles nucléaires, alors qu’il s’agit d’un mode de vie parmi d’autres, minoritaire dans beaucoup de pays en développement et en perte de vitesse dans les pays développés. Ma thèse, qui constitue une première étape dans ce projet, se concentre sur les motivations stratégiques des comportements de fécondité en Afrique.

Mon Job Market paper propose un cadre non-coopératif pour rendre compte des choix de fécondité dans les unions polygames. Je regarde si, et comment, la fécondité d’une épouse influence les choix des autres épouses. Dans le cas du Sénégal, d’où proviennent mes données, les enfants se révèlent être des composantes stratégiques. Une femme intensifie sa fécondité en réponse à l’augmentation de la fécondité d’une autre épouse, parce que sa part dans les ressources du mari dépend de son nombre relatif d’enfants. J’apporte ainsi la première preuve quantitative que les femmes dans les unions polygames se font concurrence sur le nombre d’enfants. Ce résultat a des implications pour les politiques de santé reproductive en Afrique de l’Ouest, région dans laquelle la polygamie concerne entre le tiers et la moitié des femmes mariées. Il suggère que le niveau toujours élevé de la fécondité ne reflète pas uniquement l’absence de contrôle des femmes sur leurs grossesses, comme on l’entend souvent, mais aussi leurs incitations à avoir une descendance nombreuse.

Actuellement, je m’intéresse également aux situations dans lesquelles les hommes et les femmes ont des enfants avec plus d’un partenaire. J’étends mon champ d’analyse aux pays développés et aux décisions portant sur l’allocation des ressources, l’investissement dans les enfants et la transmission de richesse.

Avant PSE, j’ai eu la chance d’acquérir une forte expérience à l’international en travaillant pendant trois ans dans le secteur financier au Chili puis au Mexique.

Avec le Job Market, je souhaite trouver un poste d’Assistant Professor dans une institution académique de haut niveau. »