Sur la régularité des économies avec production et externalités : équilibre concurrentiel « à la Nash »

Elena del Mercato et Vincenzo Platino

Un des principaux problèmes économiques concerne les interactions entre les comportements des agents et les situations où les décisions des agents affectent les choix des autres, c’est-à-dire, les externalités. Les externalités de consommation ont été largement identifiées dans la littérature sur les réseaux et les préférences interdépendantes. Les activités de production polluantes sont un exemple classique d’externalité de production. Les entreprises du secteur des TIC (1) sont aussi de toute évidence dans une relation d’externalité car elles améliorent leurs technologies en fonction des activités de production des entreprises du même secteur. Dans le modèle théorique d’équilibre général avec externalités à la Laffont (2), les préférences individuelles et les technologies des entreprises sont affectées par les activités de consommation et de production des autres agents. Dans ce cadre, la notion classique d’équilibre concurrentiel est mélangée avec la notion d’équilibre de Nash : les agents maximisent leurs objectifs en prenant comme donnés les prix et les décisions des autres agents.
Dans cet article, Elena del Mercato et Vincenzo Platino considèrent ce modèle théorique et illustrent, par un exemple, qu’en présence d’externalités entre les entreprises une infinité de prix d’équilibre existe. Dans ce modèle, afin de surmonter cette indétermination, les entreprises peuvent utiliser une dotation initiale - selon la voie tracée par Geanakoplos, Magill, Quinzii and Drèze (JME, 1990). Les dotations initiales des entreprises se composent de stocks de biens initialement détenus par les entreprises afin de générer des recettes provenant de la vente de ces stocks, et également de dettes, subventions et taxes exprimables en termes de biens. Dans ce cadre, les auteurs montrent que génériquement les économies avec externalités peuvent être considérées comme régulières : c’est-à-dire qu’il y a un nombre fini d’équilibres localement uniques et persistants par rapport à des petites perturbations de l’économie. Les équilibres d’une économie régulière sont différentiables, il est donc possible d’effectuer l’analyse de statique comparative par rapport à des petits changements de l’économie.
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(1) Technologies de l’information et la communication.
(2) Dans les années 70, Jean-Jacques Laffont a contribué profondément à la théorie de l’équilibre général avec externalités.
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Titre original de l’article académique : “On the regularity of smooth production economies with externalities : Competitive equilibrium à la Nash”
Publié dans : Documents de travail du CES 2015.44, 1-33
Téléchargement : http://ces.univ-paris1.fr/cesdp/cesdp2015.html
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© Jackson Pollock, Cathedral 1947