La science économique au service de la société

Comportements des Acteurs et régulation publique

La transition environnementale implique de nombreux individus et organisations avec des traits de comportement complexes, des points de vue divers et des intérêts conflictuels, alimentant des processus politiques complexes. Trop souvent abordées par le prisme du modèle productif, ces transitions doivent être étudiées en remettant les acteurs au centre de l’analyse.

Nous étudions le comportement des ménages en collaboration avec les sciences cognitives et la psychologie, en particulier en ce qui concerne la sensibilisation croissante à l’environnement et les attitudes envers les instruments politiques, les régimes alimentaires et les modes de transport, ainsi que l’investissement et la consommation socialement responsables. La transition environnementale sera facilitée et accélérée, voire rendue possible, si les comportements et les préférences des consommateurs s’infléchissent pour augmenter la demande en biens et services verts, augmenter l’acceptabilité à payer les coûts de la transition, mais également saisir les nouvelles opportunités permises par ces changements. Les choix d’offre de travail seront de plus en plus guidés par la stratégie environnementale des entreprises. Les acteurs sur les marchés financiers et de l’assurance sont appelés à prendre toute leur part dans la transition environnementale.

Les entreprises seront également au centre des recherches qui concerneront tant la responsabilité sociale des entreprises que les changements structurels dans les réseaux de production, les stratégies d’innovation, la concurrence des plateformes numériques et le télétravail.

Toutes ces questions obligent à confronter le cadre conceptuel de la comptabilité nationale à la problématique plus large de l’évaluation du bien-être. La comptabilité nationale doit également apporter un concours plus significatif à l’évaluation de la durabilité du développement. Une réflexion sur la mesure du développement durable doit se poursuivre. La théorie indique comment des mesures d’épargne nette peuvent être pertinentes, mais les conditions d’application de la théorie sont loin d’être réunies et une réflexion sur l’élaboration ou l’utilisation de scénarios à long terme permettant d’estimer la valeur des stocks actuels mériterait d’être engagée, en lien avec les efforts fournis par les chercheurs du climat. La prise en compte de la biodiversité soulève de grandes difficultés et son intégration purement « instrumentale » dans la théorie anthropocentrée du développement durable est remise en cause.