Business and Financial History Seminar

The literature on financial brokers in the early modern age portrays them as inextricably connected to securities exchanges, quoting and transacting public debt and the shares of the few existing joint stock companies. However, what did brokers do outside of stock markets, and how was trade finance obtained by ordinary merchant houses located beyond the reach of sophisticated credit and money markets of the great hubs of Northern Europe? In documenting the evolution of brokers into nearly full financial intermediaries in Marseille I investigate a series of French regulatory reforms, culminating with the transformational, and controversial, Edict of 1709. Under the Ordonnance du Commerce of 1673, brokers were restricted to putting buyers and sellers in contact in exchange for a fee. Brokerage fees were strictly regulated and the Crown controlled market entry by issuing licenses whose quantity was dictated by the government’s revenue raising needs rather than by local market conditions. As a result of these restrictions, the common view in the literature is that brokers struggled financially, surviving at the outskirts of the social and financial systems and in competition with petty moneylenders and merchant houses. At odds with this view, the evidence shown in this paper describes a very different reality for brokers in Marseille over the eighteenth century, during which time brokers rose rapidly to occupy a prominent economic and social position. I look at how the path breaking Edict of 1709, which allowed brokers to perform both matching and proprietary trading, prompted the ascent of brokers in Marseille. I provide preliminary evidence on which financial functions brokers performed and how close they were to banks by drawing on the surviving records of these brokers. I identify regional differences in enforcement of the critical brokerage rule – the Edict of 1709- and on that basis elaborate on how this legal provision might have encouraged the democratization of credit in a region without banks.

Si, de la même façon qu’elle l’a fait dans son lieu de naissance, l’assurance-vie y semble cristalliser une modernité à plusieurs égards en rupture avec la tradition, sa popularité relative dans la Turquie ottomane n’ajoute pas seulement un point d’interrogation supplémentaire au prétendu « manque de réceptivité ottoman ». Elle soulève également des questions relatives au lien entre culture et assurance(-vie), un domaine d’investigation qui a pris un essor considérable sous l’égide d’historiens tels que Timothy Alborn, Geoffrey Clark, Sharon Ann Murphy et Robin Pearson. Comment la population ottomano-turque en est-elle venue à épouser l’idée de « faire face au destin » à la manière des Francs (« alafranga », à l’occidentale) ? Quels sont les aspects qui ont permis d’inciter les clients potentiels à souscrire une assurance-vie ? Et, peut-être plus important encore, quel rôle les sociétés d’assurance(-vie), étant elles-mêmes soumises à des contraintes culturelles se traduisant par des conceptions particulières – et souvent conflictuelles – de la prudence, du conservatisme, de l’esprit d’entreprise et de l’innovation, ont-elles joué dans ce processus ? Dans quelle mesure ont-elles accepté les risques et les incertitudes liés à ce nouveau marché ? Comment ont-elles, à titre de « créateurs de culture », encadré leurs produits en vue de conquérir le cœur et l’esprit de ceux qu’elles allaient venir « réglementer » ? La réalité qui se dessine à travers le prisme de sociétés(-vie) essentiellement britanniques et françaises est en double désaccord avec les affirmations avancées, à propos de l’assurance-vie, par les observateurs contemporains et par la sociologie économique culturelle. Bien plus que les idiosyncrasies culturelles de leur clientèle, c’était une combinaison de prudence et de conservatisme, d’esprit d’entreprise et d’innovation du côté des sociétés qui a décidé de leur sort et, en fin de compte, de l’émergence d’un marché d’assurance-vie ottomano-turc. Qui plus est, la trajectoire et les caractéristiques de ce marché, loin d’être uniques, étaient largement conformes à celles des marchés les plus avancés